Enquête Swisscom sur la Suisse interconnectée : pas de fracture numérique dans notre pays
De quelle façon la Suisse est-elle interconnectée? Comment les Suisses entretiennent-ils des contacts avec leurs amis et leurs proches? Renoncerions-nous plus facilement à la voiture ou à une connexion Internet haut débit? Quand considère-t-on son lieu de résidence comme son nouveau chez soi une fois qu’on a quitté sa région pour s’installer ailleurs pour le travail ou par amour? Et comment reste-t-on lié à sa région d’origine? Une enquête représentative menée par l’institut de recherche Sotomo sur mandat de Swisscom met en évidence de nouvelles facettes passionnantes concernant les modes actuels d’interconnexion et de réseautage de la population suisse.
Les résultats de cette enquête sont très éloquents: en Suisse, la campagne n’est pas coupée du monde numérique et il n’existe aucun fossé entre ville et campagne en termes d’interconnexion, tel qu’il est pourtant souvent évoqué. Qu’il s’agisse de téléphone mobile, d’Internet à la maison ou en déplacement, l’interconnexion numérique est quasiment aussi importante pour les campagnards que pour les citadins – tous préféreraient renoncer à la voiture plutôt qu’à une connexion Internet et mobile. Les moyens de communication traditionnels, tels que téléphone fixe, courrier et colis postaux, ont perdu autant d’importance en zone rurale qu’en ville. Le fossé numérique est également un mythe – et l’interconnexion numérique est même devenue aujourd’hui le lien le plus fort en Suisse.
Les Suisses entretiennent de plus en plus leurs liens d’amitié en ligne
Personne ne saurait aujourd’hui se passer des télécommunications mobiles. Cette enquête montre de quelle façon la population entretient ses liens d’amitié. Pour 73 % des sondés, les visites à domicile font partie de l’éventail. Les messages textes par SMS ou les services de messagerie comme Whatsapp sont cités quasiment au même niveau d’importance, avec 72 % des réponses – l’interconnexion numérique au sens propre du terme. Le «téléphone» et les «sorties» sont moins essentielles (56% ou 53%). Sur ce sujet également, il n’existe guère de différences entre ville et campagne. Même les supposées formes «typiquement rurales» de lien jouent un rôle mineur à la campagne: seul un petit tiers des ruraux (32%) utilisent les rencontres dans le voisinage pour entretenir les liens d’amitié et un quart seulement (24%) jugent les activités associatives importantes. Les «amis» sont considérés comme particulièrement importants dans toute la Suisse. Avec 62%, ils représentent l’élément d’identification le plus souvent cité en ce qui concerne la sensation d’être chez soi. Chose étonnante, ils surclassent la «famille» (57%), le «paysage» (52%) et le «dialecte» (38%).
«Barrière de rösti» pour les rencontres amoureuses en ligne
En Suisse, près de 80% des gens sont, selon cette étude, engagés dans une relation stable. Plus d’un couple sur dix (13%) s’est rencontré sur Internet. Chez les 35-55 ans, qui comptent parmi les «digital immigrants», ils sont même déjà un sur sept. Autre élément frappant: les cantons avec des centres urbains peu développés sont plus adeptes des rencontres en ligne. Ainsi, un couple sur cinq (21%) est né sur Internet dans le canton d’Argovie et 18% dans le canton de Thurgovie. Contrairement à l’opinion communément admise, les rencontres en ligne ne sont pas typiquement réservées aux grandes villes. Il est également passionnant d’observer que les régions linguistiques présentent des différences considérables: en Suisse romande, de l’autre côté de la «barrière de rösti», Internet est bien moins populaire qu’en Suisse alémanique en tant que vivier de conjoints (à Genève, seulement 6% par exemple).
Selon les résultats de l’enquête, le numérique s’accompagne d’autres types d’interconnexions. Cette étude confirme une fois de plus les forts potentiels dissimulés par l’interconnexion numérique: par exemple, compenser partiellement la mobilité. Trois actifs sur quatre traitent à l’heure actuelle leurs e-mails professionnels chez eux et plus de la moitié d’entre eux effectuent d’autres tâches de bureau à la maison. Plus d’un tiers (35%) aimerait d’ailleurs le faire plus souvent. Il s’agit avant tout des personnes qui passent la plupart de leur temps en ligne au travail et parcourent de longs allers-retours. La numérisation recèle donc des potentiels importants en vue de l’allègement nécessaire et urgent des infrastructures de transport au travers de l’institutionnalisation et de développement des modèles de travail à domicile.